Watashi no imōto, watashi no kagami [suite du cimetière, pv: Chess]

Elles viennent d'ici: Karasu, naze naku no?

Eya regardait dehors, une moue préoccupée collée au visage. Chess lui avait collé une trouille comme elle n'en avait presque jamais eue...incendie mis à part, bien sur...

"M...mais c'est pas...possible...Tu...tu es morte!!"

C'était ce qu'elle avait cru au début, quand elle s'était réveillée à l'hosto.

"Tu...tu es morte!!"

Elle grogna en entendant cette petite phrase désagréable se répéter dans son crâne, puis se tourna vers le lit ou Chess comatait depuis deux bonnes heures maintenant. Elle s'était évanouie dans le cimetière et Eya, complétement paniquée, avait du la transporter en 4 éme vitesse sur son dos -et autant dire qu'elle pesait quand même son poids, bon dieu!-à l'hopital et filer dans le cimetière rechercher le fauteuil roulant que, dans sa panique, elle avait oublié... fichue étourderie.

Eya soupira et regarda Chess s'agiter dans son lit, avant de la border, comme elle faisait à l'époque. Les vieux réflexes...

Chess faisait un rêve. Ou plutôt un cauchemar.

Elle appelait quelqu'un dont elle avait oublié le nom. Dans le ciel couvert de nuages, un corbeau croasse une sinistre mélodie. La terre brûle. Elle appelle, mais qui?
"J'ai oublié."
Le feu dévore ses jambes et son visage.
Mais elle a oublié.

La jeune fille s'agita, les yeux roulant sous ses paupières closes. Elle n'arrivait pas à ouvrir les yeux, comme s'ils étaient soudés.

Elle sentit quelqu'un la border, entrouvrit les yeux et aperçut une forme floue. Comme revenue dans le passé, elle s'accrocha à la main (mais la main de qui, déjà?) et marmonna:
-Grande-soeur...

Le médecin toqua à la porte, ce qui entreprit de la réveiller tout à fait. Elle se redressa comme un ressort et regarda l'homme s'approcher, oubliant complètement la présence d'Eya.

-Eh bien, miss Chesselya, ce n'est pourtant pas aujourd'hui qu'était convenue votre consultation.

-Combien de fois devrais-je vous dire de m'appeler Chess?!, se hérissa-t-elle.

-Vous ne devriez pas faire autant d'efforts après un choc émotionnel aussi important, nota le médecin. Bon, mais apparemment tout va bien. Remerciez donc votre amie de vous avoir portée jusqu'ici, conclut-il en refermant la porte.

L'argentée haussa un sourcil. Amie? Qui ça?
Elle se tourna finalement vers Eya, comme si elle venait de la remarquer.

Quand Chess lui attrapa la main, Eya sursauta comme si elle avait été électrocutée. Apparemment, il n'y avait pas qu'à elle que les vieux réflexes étaient restés. Chesselya lui choppait toujours la main quand elle la bordait. Toujours.

-Grande-soeur...

"Banshee" tiqua, puis, résistant tant bien que mal caresser la chevelure platine de Chess, s'assit sur la chaise à côté du lit. On toqua et le médecin entra. Eya se tendit comme un ressort. C'était lui qui l'avait soignée...lui qui lui avait dit que Chesselya était morte. Elle dissimila tant bien que mal le grand sourire narquois qui menaçait d'apparaître sur son visage, qu'elle cacha derriére un rideau de cheveux. Ce serais trop idiot de manquer une révélation parce qu'il l'aurait reconnue...

-Eh bien, miss Chesselya, ce n'est pourtant pas aujourd'hui qu'était convenue votre consultation.

Le coeur d'Eya loupa un battement. S'il lui avait fallu une preuve supplémentaire, une confirmation, elle venait de l'avoir, et gratis.

"Salaud!!!", pensa-elle, retenant un grognement de rage et s'empêchant de sauter sur cet homme pour le déchiqueter à coups de griffes, lui arracher le visage avec du sucre.

-Combien de fois devrais-je vous dire de m'appeler Chess?!, répliqua immédiatement Chess.

-Vous ne devriez pas faire autant d'efforts après un choc émotionnel aussi important. Bon, mais apparemment tout va bien. Remerciez donc votre amie de vous avoir portée jusqu'ici.

"Mêle toi de tes fesses, comme si j'allais laisser ma soeur dans la panade!"

Enfin le médecin se décida à décarer et Chess se tourna lentement vers elle, l'air un peu perdu. Elle décida donc de recracher ses cheveux -ces conn(biip) avaient décidés de venir demander asile dans sa bouche --" - et de lui adresser un sourire embarassé -qui n'était pas tout à fait faux.

-Hem...

-Pff, j'aurais dû faire rayer ce nom de mon état civil, pesta Chess.

-Hem...

Elle remarqua alors l'air gêné d'Eya, et elle resta indécise. Que devait-elle faire?
Bonne question.
Accordons deux minutes de réflexion à notre petite Chess.

...

Elle se dit que finalement, elle n'allait pas jouer franc jeu, et puis tant pis, une petite omission ne faisait de mal à personne, nom d'un chien!

-Ah, euh, merci, sourit-elle. Hé oh, fait pas cette tête, ce toubib est têtu comme une mule, non pardon, comme un troupeau de mules! Il raconte n'importe quoi. Je ne m'appelle plus comme ça depuis longtemps...

Et vu la tête de son interlocutrice, elle n'aurait pas dû dire ça.
Vie de merde...

[très très court, désolée]

Dire qu'Eya était peinée était un doux eupémisme. Sa soeur, sa propre soeur, rayer son nom, tenter d'oublier ce qu'elle était... elle serra des poings, incapable de faire quoi que ce soit d'autre.

-Ah, euh, merci, commença Chesslya en souriant. Hé oh, fait pas cette tête, ce toubib est têtu comme une mule, non pardon, comme un troupeau de mules! Il raconte n'importe quoi. Je ne m'appelle plus comme ça depuis longtemps...

Eya grimaça avant de lâcher, glaciale:

-J'avais cru le comprendre.

Elle se leva est retourna se poster près de la fenêtre, regardant la ville sans la voir.

-Tu sais, j'ai passé des années à te chercher, à espérer que tout s'arrangerais quand je t'aurais retrouvée... en fin de compte, nous sommes devenues des inconnues l'une pour l'autre... Je ne sais pas ce qui est de pire: t'avoir perdue et savoir que je vais encore devoir te perdre parce que...ah, soupira-elle. Je suis une imbécile, souffla-elle avant de s'assoir sur un lit voisin.

Puis elle jeta un oeil à Chess et décida de se jeter à l'eau:

-Qu'est-ce qui s'est passé...après?

-Tu sais, j'ai passé des années à te chercher, à espérer que tout s'arrangerais quand je t'aurais retrouvée...

-Faux. Tu cherchais Chesselya, pas moi, rétorqua Chess.

-en fin de compte, nous sommes devenues des inconnues l'une pour l'autre...

-Faux aussi. Je ne te connais pas, mais Chesselya, elle, te connais. Du moins je crois.

-Je ne sais pas ce qui est de pire: t'avoir perdue et savoir que je vais encore devoir te perdre parce que...

-...

-Je suis une imbécile

-Faux! Chesselya dit que tu es la plus intelligente qu'elle n'ait jamais rencontré, même si t'es parfois pas très douée, sourit Chess en laissant remonter à la surface les souvenir de son ancienne vie.

Plus Eya parlait, plus "Chesselya" remontait des tréfonds de la mémoire de Chess. Elle allait finir par sortir complètement si ça continuait. Et ça, Chess voulait l'éviter à tout prix. Elle ne voulait pas redevenir ce qu'elle était. La personnalité, toute la personne de "Chesselya" lui était totalement étrangère. C'était comme si elles étaient deux âmes dans un même corps.
Elle connaissait si mal "Chesselya" qu'elle ne saurait absolument pas quoi faire si "elle" devenait Chess, si elles ne faisaient à nouveau plus qu'une.

-Qu'est-ce qui s'est passé...après?

Après... Après quoi?, eut envie de demander Chess. Mais elle savait bien ce qu'Eya voulait dire. Elle soupira et ferma les yeux, puis déclara:
-Ca fait longtemps qu'elle n'en a pas eu l'occasion, mais je vais laisser Chesselya parler. Il n'y a qu'elle qui puisse te raconter ce qu'il lui est arrivé.

Elle laissa ses souvenirs revenir, elle laissa "Chesselya" revenir, rouvrit les yeux et sourit joyeusement:
-Salut grande soeur. Ca faisait longtemps, depuis l'incendie...

Elle s'adossa à son oreiller, croisa les bras derrière sa nuque et commença à raconter:
-Bon, tu connais à peu près tout. L'incendie, la course dans les couloirs, jusqu'au moment où tu m'as poussée dehors. D'ailleurs, t'aurais pas dû, mais passons. Comme l'imbécile que j'étais -et que je suis toujours-, je suis rentrée à nouveau pour aller te chercher. Tu me connais: incapable de quitter ma soeur d'une semelle!

Elle émit un léger rire et continua:
-Et c'était la plus grosse connerie de toute ma vie. La poutre m'est tombée dessus... J'avais mal...je ne comprenais rien...et puis je me suis réveillée ici, à l'hôpital. On m'a annoncé que mes tendons d'achille avaient été sectionnés et que je ne marcherais plus jamais. Pour couronner le tout, mon oeil droit a été brûlé, et remplacé par un oeil de verre.

Elle se souvenait encore de tout. Non. "Chesselya" se souvenait de tout.

-Cerise sur le gâteau, ton cadavre n'avait pas été retrouvé, mais j'ai perdu tout espoir. Et tu peux me traiter de tous les noms d'oiseaux que tu veux, c'est comme ça. Et je suis partie, c'est Chess qui a pris ma place. Parce que je n'ai de raison d'exister que si ma soeur est avec moi. Chesselya sans Eyanati, c'est pas Chesselya. Je suis allée au pensionnat pour une raison assez bête en fait: je ne pouvais plus payer mon loyer. J'ai traversé le miroir, et j'ai pris cette forme bizarroïde que t'appelles "Kitten".

Elle éclata de rire quand une imprécation retentit dans sa tête:
-Chess n'est d'ailleurs pas très contente de ce surnom! Bref, voilà ce qui s'est passé, dans les grandes lignes. Et toi, tu veux bien me raconter ce qui t'es arrivé de ton côté?, demanda-t-elle en fixant Eya.

-Ca fait longtemps qu'elle n'en a pas eu l'occasion, mais je vais laisser Chesselya parler. Il n'y a qu'elle qui puisse te raconter ce qu'il lui est arrivé.

-Je vois...

Une sorte de dédoublement de personnalité... Elle eut un léger sourire en voyant l'attitude de Chess changer. Chesselya était bel et bien revenue, cette fois-ci. Son coeur se serra quand elle se rendit compte que c'était la dernière fois qu'elle la voyait.

-Salut grande soeur. Ca faisait longtemps, depuis l'incendie...

-Bonjour Chesselya, murmura Eya, à la fois peinée et ravie de revoir sa petite soeur.

-Bon, tu connais à peu près tout. L'incendie, la course dans les couloirs, jusqu'au moment où tu m'as poussée dehors. D'ailleurs, t'aurais pas dû, mais passons. Comme l'imbécile que j'étais -et que je suis toujours-, je suis rentrée à nouveau pour aller te chercher. Tu me connais: incapable de quitter ma soeur d'une semelle!, ajouta Chesselya en riant un peu.

-Oui, c'est vrai. Ca à bien changé, avoua Eya avec un sourire triste.

-Et c'était la plus grosse connerie de toute ma vie. La poutre m'est tombée dessus... J'avais mal...je ne comprenais rien...et puis je me suis réveillée ici, à l'hôpital. On m'a annoncé que mes tendons d'achille avaient été sectionnés et que je ne marcherais plus jamais. Pour couronner le tout, mon oeil droit a été brûlé, et remplacé par un oeil de verre.

Eya écarquilla les yeux, horrifiée, et déglutit.

-Cerise sur le gâteau, ton cadavre (CADAVRE?!!) n'avait pas été retrouvé, mais j'ai perdu tout espoir. Et tu peux me traiter de tous les noms d'oiseaux que tu veux, c'est comme ça. Et je suis partie, c'est Chess qui a pris ma place. Parce que je n'ai de raison d'exister que si ma soeur est avec moi. Chesselya sans Eyanati, c'est pas Chesselya. Je suis allée au pensionnat pour une raison assez bête en fait: je ne pouvais plus payer mon loyer. J'ai traversé le miroir, et j'ai pris cette forme bizarroïde que t'appelles "Kitten".

Eya sourit tandis que Chesselya éclatait de rire.

-Chess n'est d'ailleurs pas très contente de ce surnom!, sourit sa soeur tandis qu'Eya pouffait.Bref, voilà ce qui s'est passé, dans les grandes lignes. Et toi, tu veux bien me raconter ce qui t'es arrivé de ton côté?

"Banshee" déglutit, soudain mal à l'aise devant les deux yeux ors -un de faux, donc...- brillant de Chesselya. Elle soupira et secoua la tête.

-Hé bien...par ou commencer?, demanda-elle, les yeux dans le vague. Quand le plafond s'est écroulé et que je t'ai poussée dehors...j'ai entendu un bruit terrible...et j'ai eu tellement peur qu'il te sois arrivé quelque chose que j'ai essayé -comme une imécile- de démolir les gravats, pour tenter de t'aider. Un bout de poutre m'est tombé sur le bras et le temps que j'arrive à me dégager, cette merde m'avait grillé le bras, acheva-elle en soulevant sa manche gauche, montrant la peau un peu brunie sous le bandage. Mais bon, c'est rien comparé à toi, n'est-ce pas?

Quelque chose dans le regard de Chesselya lui arracha un soupir et la suite de son histoire:

-Après que je me sois réveillée à l'hopital et qu'un médecin -celui qui vient de passer, sois dit en passant- m'aie dit que tu était morte... je n'y croyais pas, je n'y ai jamais cru. Je me souviens juste d'avoir hurlé et tout détruit dans la chambre. Après, j'ai repris connaissance à la clinique psychiatrique, avoua-elle avec une pointe de honte. J'y ai passé un an, un an à bouffer des antidépresseurs et à éviter les autres tarés. La seule chose qui m'empêchait de devenir vraiment folle, c'était...c'était toi. J'avais bon espoir de te retrouver un jour...c'est chose faite... alors qu'est-ce qui va se passer, Chesselya? Chess et moi on va reprendre la vie comme si ça ne s'était jamais passé?, demanda-elle avec une pointe de désespoir dans la voix.

[...]alors qu'est-ce qui va se passer, Chesselya? Chess et moi on va reprendre la vie comme si ça ne s'était jamais passé?

La jeune fille sourit tristement. Quoi qu'elles y fassent, ce qui s'était passé ne s'effacerait jamais, pas plus que les séquelles qui en résultaient. Elle avisa son fauteuil roulant quasiment collé au lit, se déplaça et, tirant sur ses bras, parvint à se jucher sur ce sempiternel siège qu'elle trimballait H24, sauf dans le Pensionnat Miroir, dieu merci.

Elle s'avança vers Eya et dit:
-Je te propose de continuer cette discussion dans un endroit un peu plus...accueillant, dirons-nous. Allez zou, un petit tour par la plage, décréta-t-elle sans lui demander son avis

[fin du rp, la suite à la plage, et c'est pas moi qui commence xP]